Le fabricant de machines lourdes a organisé une ‘Investor Day’. Une première en 3 ans. Les objectifs de marge y ont été répétés. La marge opérationnelle ajustée devrait grimper à un chiffre compris entre 18 et 21%. Le cash-flow libre augmenterait de la même façon que le C.A. et reviendrait totalement aux actionnaires. Dès cet été, un nouveau plan de rachat d’actions de pas moins de 15 Mrd USD (13% de la valeur boursière) sera lancé. Le dividende devrait croître de 7 à 9% dans les années à venir. Remarquablement, la direction s’attend à une croissance à long terme plus élevée grâce à la transition énergétique.Cette transition est une arme à double tranchant. Le pôle ‘énergie & transport’ pèse environ 40% des ventes de machines. La dépendance au ‘pétrole et gaz’ ne doit pas y être sous-estimée. Vu les pénuries mondiales d’énergie et de la hausse des prix, des investissements sont à nouveau réalisés dans le secteur, ce qui profite à Caterpillar. À plus long terme, les combustibles fossiles deviendront moins importants, mais la consommation totale d’énergie augmentera encore pendant longtemps. La société dit qu’elle peut bénéficier de l’électrification. Les investissements dans les parcs éoliens et solaires, les infrastructures de réseau et d’hydrogène et les bornes de recharge soutiennent le segment de la construction. De plus, la transition augmentera fortement la demande de cuivre, de zinc, de lithium, de cobalt, de graphite, de manganèse et autres, stimulant ainsi l’industrie minière. Une voiture électrique contient 6 fois plus de minéraux qu’une voiture ordinaire. La demande de lithium devrait être multipliée par 13 en 20 ans, selon l’Agence internationale de l’énergie. Le C.A. a répondu aux attentes avec une croissance de 14% au 1er trimestre. La demande sur les marchés finaux évolue fortement et les distributeurs ont augmenté leurs stocks, même s’ils restent à un niveau bas. Le marché des matières premières a très bien presté. Pendant des années, peu d’investissements ont été faits dans ce secteur, ce qui a rendu les machines obsolètes. Pour l’instant, les ventes dépendent des contraintes d’approvisionnement plutôt que de la demande. Caterpillar souffre de retards logistiques, de coûts de production plus élevés et de pénuries de composants (puces e.a.). Les coûts sont plus que compensés par des prix de vente plus élevés. La direction n’attend pas de récession, mais dit qu’elle s’y prépare. La demande faiblit en Chine (confinements). Ce marché pèse 5 à 10% des ventes. Une croissance ‘à deux chiffres’ du C.A. est réaliste en 2022.Caterpillar se concentre de plus en plus sur les services (marges plus élevées et revenus plus récurrents), où le C.A. devrait doubler entre 2016 et 2026. L’entreprise propose des services de maintenance, de réparation, d’énergie en tant que service, de gestion de site... Les véhicules connectés, qui transmettent les données du client à Caterpillar, sont ici cruciaux. Basée sur l’intelligence artificielle, l’entreprise peut prévoir les pannes et proposer de manière proactive une maintenance. Cela génère des opportunités commerciales. De plus en plus de machines fonctionnent automatiquement, un employé pouvant les contrôler à distance.