Les investisseurs n’ont pas encore eu beaucoup de plaisir avec JDE Peet’s. Depuis l’introduction en bourse en 2020, l’action a sensiblement baissé. Un récent souci était l’inflation des coûts. Outre les emballages et la distribution, le prix des grains de café est en hausse, en partie à cause des mauvaises récoltes au Brésil.JDE Peet’s est né de la fusion de plusieurs groupes internationaux de café et de thé. C’est le numéro 2 mondial sur le marché de la distribution, avec une part de marché de plus de 10%. Les marques les plus connues sont Jacobs, Douwe Egberts et Senseo. Il y a aussi des magasins de café, dont la célèbre chaîne américaine Peet’s, qui a servi de modèle au beaucoup plus grand Starbucks. La société fournit aussi des services B2B avec la vente et la location de matériel aux bureaux et à l’horeca. Cependant, avec 78%, la consommation domestique reste de loin la source de revenu la plus importante. Elle a donc gagné des parts de marché avec la pandémie.Le retour au bureau et la réouverture de l’horeca représentent-ils un danger? Pas vraiment. En effet, la consommation hors domicile offre des marges plus élevées. Le groupe croit en ce segment et a racheté l’été dernier la chaîne australienne Campos Coffee, qui compte plus de 600 cafés. JDE Peet’s veut également attirer les consommateurs vers les lucratives ‘portions individuelles’ telles que les capsules et les dosettes, tout en maintenant sa forte position sur le marché du café instantané. Au 1er semestre, les économies de coûts ont pu compenser l’inflation. Pour l’exercice entier, il devrait y avoir une croissance du chiffre d’affaires et du bénéfice. Pour 2022, nous prévoyons une bonne croissance du C.A., mais moins de bénéfices. Les bénéfices pourraient repartir à la hausse à partir de 2023. Historiquement, les producteurs de café ont très bien répercuté les coûts sur le client. Habituellement, cela se fait avec un retard de 2 à 3 trimestres. La demande est très inélastique: des prix plus élevés n’incitent pas les clients à boire moins de café, car ils gardent leurs routines quotidiennes. Dans les années à venir, le groupe vise une croissance de 3 à 5%, avec une croissance plus rapide des bénéfices. Les gens boivent plus de café et la premiumisation et les économies de coûts augmentent les marges. Le groupe peut aussi conquérir de nouveaux marchés. Il opère à l’échelle mondiale, mais ses 7 marchés principaux représentent les deux tiers de ses revenus. Une autre raison de la baisse du cours est la structure actionnariale. Le groupe est détenu à 53% par JAB Holding et à 23% par le conglomérat alimentaire américain Mondelez. Ce dernier, en particulier, pourrait bien vendre des actions. Il a déjà surpris avec une transaction étonnante: il a émis des obligations convertibles avec des actions de JDE Peet’s comme sous-jacent.JDE Peet’s a aussi été actif sur le marché de la dette. Début 2021, la société a obtenu un rating de qualité de S&P et Moody’s et en a profité pour restructurer sa dette. A des taux très bas, les échéances ont été allongées et la structure de la dette simplifiée. La dette est passée de 4,2 fois l’EBITDA fin 2019 à probablement moins de 3 fois fin 2021. Elle devrait passer sous l’objectif de 2,5 d’ici la fin de l’année. Le bilan ne permet pas encore d’importantes acquisitions ou rachats d’actions. Nous prévoyons qu’il sera possible de relever le dividende dans les années à venir. Un dividende de 0,7 EUR a été versé sur 2021, soit un rendement brut de 2,7%.