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Nouvelles de la conférence JP Morgan Healthcare

La semaine dernière, la Conférence JP Morgan Healthcare s'est tenue du 13 au 16 janvier, un événement incontournable pour le secteur pharmaceutique et biotechnologique. Nous avons suivi pour vous les différentes présentations et avons résumé les points les plus marquants par entreprise. Vous pouvez revoir les webdiffusions des présentations sur les sites web des entreprises concernées (voir le lien vers le site web pour chaque entreprise).

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Sanofi

  • Rachètera ses propres actions en 2025. Combien? L’entreprise l’annoncera le 30 janvier (publication des chiffres annuels).
  •  La vente de la division Consommateurs Opella devrait être finalisée au 2e trimestre et générer près de 10 Mrd EUR. Sanofi  conserve encore une participation de 48 à 49%.
  •  A confirmé les prévisions de hausse des bénéfices cette année. L’an dernier, elle a relevé ses projections deux fois.
  •  Jusqu’en 2030, à peine 2% du chiffre d’affaires est concerné par l’expiration d’un brevet, soit le chiffre le plus bas de l’industrie. À noter que le brevet du mégablockbuster Dupixent expire en janvier 2031. D’ici là, les ventes de ce médicament d’immunologie devraient avoir dépassé 20 Mrd EUR.
  • Au 1er semestre, nous attendons la décision de la FDA sur le fitusiran (hémophilie) et au second semestre, des dossiers seront soumis à la FDA pour l’itepekimab (maladie pulmonaire COPD) et le tolebrutinib (PPMS, affection de la moelle épinière), deux blockbusters potentiels.

Sanofi est notre action pharmaceutique préférée en Europe depuis un certain temps en raison de sa faible valorisation et de la reprise attendue des bénéfices en 2025. À cela s’ajoutent désormais les rachats d’actions propres.

Viatris

  • Au cours des cinq prochaines années, l’entreprise vise un CF disponible de 10 à 12 Mrd USD. La moitié sera affectée au développement de l’entreprise, l’autre reversée (dividendes et rachats d’actions).
  • En 2025, consacrera davantage au rachat d’actions propres en raison du ‘faible’ cours de son action.
  • Veut porter la croissance de 1 - 2% à 5, 6 ou 7% à long terme (environ cinq ans).
  • Sur les six premiers mois, différents résultats études de phase 3.
  • A reçu une lettre d’avertissement de la FDA pour son usine d’Indore (Inde) fin décembre

Viatris comporte plus de risques (niveau 3), mais son solide appareil commercial est un atout. Les derniers trimestres ont enfin permis de renouer avec la croissance (organique). Digne d’achat

©Dieter Telemans

Argenx

La société biotech gantoise a profité de la conférence pour communiquer sur le C.A. de Vyvgart en 2024 et, avec 2,2 Mrd USD, les attentes ont une nouvelle fois été dépassées.

  • Cette année, argenx sera rentable. Les frais de R&D et les frais généraux et commerciaux s’élèveront à 2,5 Mrd USD et le C.A. sera bien supérieur à ce montant.
  • Le 10 avril, la FDA se penchera sur la seringue pré-remplie de Vyvgart, une amélioration majeure qui facilite considérablement l’auto-administration.
  • Dans les 12 à 24 prochains mois, on peut s’attendre à ce que les résultats de 10 études d’enregistrement (phase 3) et de 10 études de ‘proof-of-concept’ soient disponibles.
  • Cette année, argenx générera des liquidités plutôt que d’en consommer. Fin décembre, elle disposait de 3,4 Mrd USD.
  • Bien que la plupart des résultats des études ne soient pas disponibles avant 2026, l’actualité afflue. Pour l’empasiprubart, des résultats de phase 2 sont prévus pour la maladie rénale DGF. En outre, argenx souhaite renforcer son leadership dans la maladie musculaire MG. Cela comprend une étude d’efficacité en cours sur le Vyvgart chez des patients atteints de MG séronégative (données de phase 3 au second semestre) et chez des patients atteints de MG où seuls les muscles oculaires sont touchés (données au 1er semestre 2026). Cette dernière application est actuellement la seule étude en cours.

Vyvgart réalise de juteuses ventes et les deux prochaines années s’annoncent très prometteuses. Le groupe a plusieurs cordes à son arc. A conserver fermement.

En bref
  • UCB a confirmé les objectifs fixés pour 2024. Il a également souligné la supériorité de Bimzelx et la nette hausse des prescriptions pour le médicament contre le psoriasis aux États-Unis par rapport aux produits concurrents.
  •  Galapagos a défendu les projets de scission annoncés il y a quelques semaines. Elle a également indiqué que, pour le GLPG3667, elle envisageait un partenariat autour de ce médicament contre le lupus systémique, entre autres, mais qu’elle attendait de nouvelles données, qui pourraient être disponibles au cours des 12 à 18 prochains mois.
  •  Son système ARC-EX ayant été approuvé fin 2024, Onward Medical se concentre sur les centres au 1er trimestre, avant de passer à la vitesse supérieure au 2e trimestre. La société de technologie médicale étudie la possibilité d’une cotation à Wall Street.

Pfizer

La présentation la plus brève fut sans aucun doute celle concernant Pfizer.

  • Au cours de la période 2030, quelque 17-18 Mrd USD de médicaments verront leur brevet arriver à échéance. Les produits rachetés devraient générer un C.A. de 20 Mrd USD d’ici à 2030. Notons aussi la croissance du pipeline interne de produits.
  • En termes de productivité, Pfizer est en bonne position. L’année dernière, 13 produits ont été approuvés. Le problème est que la capacité n’a pas toujours été déployée correctement, de sorte que le C.A. des nouveaux lancements aurait pu être bien supérieur. La thérapie génique en est un bon exemple. Elle a coûté beaucoup d’argent et a exigé beaucoup d’attention de la part de la direction, qui a donc cessé son développement.
  • ELREXFIO a été approuvé par la FDA pour le traitement du myélome multiple l’année dernière. Le CEO Bourla est enthousiaste, mais le marché reste très prudent en ce qui concerne le potentiel de vente.
  • Concernant la pilule amaigrissante Danu, de nouvelles données sont attendues dans quelques mois et on espère que la phase 3 pourra être lancée au second semestre de l’année. En décembre 2023, les effets secondaires étant trop nombreux, une nouvelle étude a été lancée avec une dose unique par jour. Eli Lilly sera le premier à commercialiser le médicament, mais si tout se passe bien, Pfizer pourrait être le deuxième.
  • Selon Bourla, l’activiste Starboard n’exige que des changements mineurs.

Pfizer continue d’évoluer en dents de scie. L’action n’est pas chère, mais des succès dans le pipeline de produits seront nécessaires pour inverser la tendance négative. A conserver fermement.

Eli Lilly

Eli Lilly a dû concéder la semaine dernière que son objectif de C.A. pour 2024 n’était pas atteint. Cette année, le C.A. augmenterait toutefois de 32% (milieu de la fourchette), ce qui est légèrement supérieur au consensus.

  • Se prépare au moins à une décennie de croissance.
  • Le marché du diabète est plus mature et connaîtra une croissance plus lente. Le marché de l’apnée du sommeil représente la moitié de celui du diabète, mais la pénétration est nulle. Eli Lilly mène une étude de phase 3 avec l’orforglipron dans l’apnée du sommeil (données début 2027).
  • Ne prévoit pas encore de pression sur les prix dans les médicaments contre l’obésité.
  • En attente des données relatives à orforglipron, une pilule amaigrissante, en milieu d’année. La perte de poids est assurée, mais le profil d’innocuité reste à déterminer. Une dizaine de programmes de recherche sur les médicaments amaigrissants sont en cours, mais aucun n’a encore abouti.

Le marché de l’obésité a encore des années de croissance devant lui, et de nouvelles indications apparaissent. Leader du marché de l’obésité, le groupe a un pied dans la porte. Action intéressante, mais de préférence à des cours nettement inférieurs.

©Kristof Vadino

iTeos Therapeutics

2025 sera une année cruciale pour iTeos.

  • Les résultats d’études portant sur plus de 400 patients seront annoncés cette année. Au 2e trimestre, des données intermédiaires d’une étude de phase 2 sur le cancer du poumon sont attendues. Des données détaillées sont prévues au second semestre. Les données de l’étude sur le cancer de la tête et du cou sont également prévues en 2025.
  • iTeos prévoit une consommation de trésorerie légèrement plus élevée cette année qu’en 2024 en raison de l’impact sur une année pleine de l’étude de phase 3 (301) dans le cancer du poumon. GSK prend en charge 60% du coût de cette étude. Iteos a réaffirmé que les liquidités sont suffisantes jusqu’en 2027.

iTeos dispose encore de liquidités pour plusieurs années, mais c’est l’année 2025 qui déterminera l’évolution du cours de l’action. L’année dernière, les actions ont chuté à l’annonce d’une toxicité plus élevée que prévu dans l’étude sur le cancer du poumon. Il faut maintenant attendre de voir si l’entreprise peut trouver une solution à ce problème. Uniquement spéculatif donc.

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