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Le real brésilien (BRL), un choix risqué intéressant?

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De nombreuses entreprises européennes sont depuis longtemps présentes au Brésil, la plus grande économie d’Amérique du Sud. Toutes sont actuellement touchées par des taux de change négatifs. Alors qu’au dernier trimestre 2023, on payait 5,33 reais brésiliens par euro, c’était 6,22 au 4e trimestre 2024 (-14%). Ces cinq dernières années, le BRL a cédé un quart de sa valeur.

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Confiance en Lula entachée

L’Argentine était considérée comme le maillon faible de l’Amérique du Sud, mais depuis l’arrivée au pouvoir du président Milei, le pays reçoit de nombreuses éloges (des entrepreneurs). L’inflation, longtemps le plus grand problème, est revenue de plus de 20% à 2,7 %, son niveau le plus bas depuis mi-2020. Il en va autrement pour le Brésil. Ce pays a enregistré en 2024 la pire performance boursière (en EUR) des pays émergents. En ce qui concerne le déficit budgétaire, des améliorations sont prévues après l’année catastrophique 2023, mais la confiance en le président Lula est en berne. En juin 2024, S&P confirmait le rating spéculatif BB.

En Amérique du Sud, le Brésil était pourtant  le premier pays en 2023 à abaisser son taux court. Mais en 2024, celui-ci a été relevé trois fois, atteignant 12,25%, car la crainte d’une nouvelle flambée de l’inflation (comme en 2015-16 et 2021-22, où elle variait entre 8 et 13%) persiste. L’inflation se limite pour l’heure à ‘seulement’ 4,8%. Au Brésil, on gagne donc en termes réels (taux nominaux moins inflation): le taux à dix ans dépasse les 15%, contre 6% début 2020. Ce facteur n’est pas favorable aux entreprises ni aux consommateurs contractant des prêts.

Avec des obligations en BRL, on obtient donc de beaux rendements bruts. Sur l’ensemble de la courbe, le taux se situe entre 14 et 15%. À court terme, il est possible que le taux court soit encore relevé. Étant donné les risques de taux et de change, optez pour des débiteurs solides. Dans le tableau, vous trouverez des institutions supranationales et des obligations dont la durée ne dépasse pas 4 ans. Lors du calcul du rendement, tenez compte du faible prix d’émission. La différence par rapport au prix de remboursement (100%) est soumise au précompte.

Améliorations en vue ? 

Après avoir baissé en décembre 2024 à son plus bas niveau depuis deux ans, le BRL se redresse. Nous n’excluons pas de futures baisses de taux. Cette devise offre un rendement supplémentaire de plus de 6% par rapport à l’EUR pour des durées similaires, ce qui doit compenser le risque de change. Toutefois, n’achetez qu’en quantité limitée.

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