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Les évolutions marquantes des marchés au cours du dernier quart de siècle

©REUTERS

Avant de nous projeter vers 2025, prenons un moment pour jeter un regard en arrière sur les marchés financiers. C’est le bon moment pour faire le point sur les 25 premières années de ce nouveau millénaire. Le temps a filé! De nombreuses grosses capitalisations boursières n’existaient même pas à l’époque (Tesla, Facebook, Netflix,…). Beaucoup de produits indispensables aujourd’hui n’avaient pas été inventés (smartphones, cloud,…). Certains produits sont désormais obsolètes (fax, cassettes vidéo, CD,…). Probablement que dans 25 ans, nous ferons les mêmes constatations.

Que n’avons-nous pas vécu au cours des 25 dernières années ? En mars 2000, la bulle internet a éclaté. Le 11 septembre 2001, des attentats terroristes ont fait trembler le monde; d’autres suivront. La même année, le géant Enron a fait faillite. Tandis qu’en 2002, les marchés boursiers continuaient de chuter, les euros physiques sont apparus dans nos portefeuilles pour la première fois. En mars 2003, les Etats-Unis ont envahi l’Irak, marquant également le début d’une longue reprise des marchés. À l’été 2007, les premiers problèmes liés aux subprimes américains ont émergé, qui conduiraient ensuite à la crise bancaire mondiale de 2008, et nous avons découvert le terme ‘bail-out’. Les banques insolvables ont mené à une récession sévère en 2009. Au printemps 2009, après la chute de l’indice, un rebond des marchés s’est amorcé. En Europe, ce redressement a été freiné en 2010 par une crise de la dette, obligeant plusieurs pays (Grèce et Portugal e.a.) à être secourus. La même année, le Japon a été frappé par un tsunami et une catastrophe nucléaire secouait Fukushima. Cet événement a conduit l’Allemagne à renoncer à l’énergie nucléaire, une décision qui lui coûte cher aujourd’hui, au propre (énergie coûteuse) comme au figuré (croissance économique nulle). Draghi a pu, en 2012, regagner la confiance internationale envers les pays de la zone euro avec son fameux ‘whatever it takes’.

Bilan après 25 années : qu’ont rapporté les marchés financiers?

25 années se sont déjà écoulés depuis le nouveau centenaire. Quelques constats peuvent déjà être tirés.
♦ Les actions restent dominantes. Depuis 1800, les actions ont toujours généré de meilleurs rendements réels (+6,9%/an) que les obligations (+3,1%) et les liquidités (+2%). 2000-2024 a été relativement difficile pour les actions, avec une croissance réelle annuelle d’à peine 4,9%, en partie à cause de la bulle Internet qui l’a précédée et des crises financières. Mais même dans ces circonstances, les actions ont surpassé les obligations.
♦  Les valorisations étaient tendues en début de millénaire et le sont encore aujourd’hui, toujours sur la base de la valorisation CAPE (cyclically Adjusted Price-to-Earnings ratio), également connue sous le nom de ratio Shiller P/E. Pour filtrer l’effet des cycles économiques, on prend la moyenne des bénéfices des dix dernières années.
♦  L’or surprend : pour la première fois en deux siècles, l’or a surpassé les actions en rendement réel (+6,8% contre +4,9%), grâce notamment à la protection contre l’inflation. L’or a battu le S&P 500 sur le dernier quart de siècle. Le point de départ est évidemment important : le S&P 500 a démarré à un sommet, alors que le cours de l’or était paralysé depuis un certain temps. Si l’on considère les chiffres avec un point de départ sur 30 ans, le S&P 500 l’emporte haut la main.
♦  Les marchés émergents sont mitigés : si l’Inde (+6,9%) a offert l’un des meilleurs rendements, la Chine est restée à la traîne avec un rendement annuel moyen de 4%. 

En 2014, la Russie a annexé la Crimée et, deux ans plus tard, après un référendum, les Britanniques ont quitté l’Union européenne. Début janvier 2018, la première guerre commerciale entre la Chine et les É.-U. a éclaté, sous la présidence de Trump. En 2020, le monde s’est figé avec la pandémie de Covid, qui a entraîné la crise sanitaire et des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement. À peine cette crise était-elle sous contrôle que la Russie envahissait l’Ukraine en février 2022, une guerre qui a encore plus divisé le monde en deux camps. En octobre 2023, le Hamas a attaqué Israël, et bien que le Moyen-Orient ait toujours été une poudrière, il l’est encore davantage aujourd’hui. Ces événements n’ont pas empêché les bourses de prendre de la hauteur. Souvenez-vous-en lors de la prochaine crise.

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