vision du marché

Risque de correction des bourses

©REUTERS

‘Comme va janvier, va l’année’, affirme l’un des dictons boursiers. Si le début de l’année doit être un indicateur, nous pouvons nous attendre à une année 2025 dynamique et captivante. Pour l’instant, les bourses en Europe affichent un gain de 1 à 1,5%. Pour Wall Street, les chiffres sont les mêmes, mais en négatif. Les nerfs sont déjà tendus. Bientôt, Donald Trump montera sur son trône et prendra ses premières décisions. Que l’on soit pour ou contre l’homme, sa politique secouera régulièrement les marchés financiers. Dans les urnes, les cartes sont redistribuées pour plusieurs années, tandis que sur les marchés, chaque jour est une ‘élection’. Le plus grand suspense se trouve d’ailleurs sur les marchés obligataires, où le taux des obligations d’État à 10 ans a augmenté de 0,5 point de pourcentage depuis début décembre. En si peu de temps, cela est spectaculaire. Les marchés obligataires anticipent que les taux d’intérêt et les dettes publiques incontrôlées maintiendront l’inflation élevée pendant une longue période. Même en Europe, économiquement plus faible, on peine à atteindre durablement l’objectif d’un déficit budgétaire de 2%. Les attentes d’inflation augmentent donc aussi chez nous.

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Les marchés exigent logiquement une compensation plus élevée pour le risque encouru, à savoir un taux d’intérêt plus élevé. Aux É.-U., le taux à 10 ans est désormais de 4,76%, alors que pour l’indice large S&P500, on paie facilement 24 fois le bénéfice annuel. Cela signifie qu’une entreprise moyenne du S&P500 (bien que les différences soient grandes) ne gagne qu’un peu plus de 4 USD pour chaque 100 USD investis. Pour l’instant, les bourses restent relativement calmes, mais si le taux long continue de grimper vers 5%, cela pourrait aussi signifier un point de bascule pour les bourses. Le risque de ‘correction’ (= une chute de plus de 10%) a en tout cas augmenté. Les actions indicielles fortement valorisées sur lesquelles reposent d’énormes bénéfices sont les plus vulnérables. L’argent qui les a atteintes via des ETF pourrait en effet repartir par le même canal. Ce ne serait pas nécessairement malsain. Cela pourrait même déplacer l’attention des investisseurs vers des actions qui sont effectivement sous-évaluées, car il y en a aussi. Ce serait un dégel pour les investisseurs ‘value’ qui n’ont pas été à la fête ces derniers mois.

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