Unifiedpost

Lors de la journée des investisseurs d'UnifiedPost, l'accent était mis sur le cheminement vers la rentabilité. Une gestion rigoureuse des coûts devrait permettre au groupe de générer des cash-flows positifs d'ici le second semestre 2023. Le groupe scinde également plus clairement les pôles en deux afin d'éviter que les activités traditionnelles de 'courrier' ne pèsent sur la rentabilité des activités numériques (hors papier et PDF). Les activités postales (envoi des factures au client final) doivent également être rentables pour chaque client. Le groupe souhaite maintenir le prix d'entrée bas pour les clients dans la phase de lancement actuelle, mais souhaite vendre de plus en plus de services supplémentaires avec des frais plus élevés aux clients existants.

Peu enthousiasmant malgré des annonces majeures selon lesquelles le groupe gagnait de nombreux nouveaux clients. Le chiffre d'affaires a augmenté de 13,6% sur les neuf premiers mois à 135,7 Mio EUR. Le chiffre d'affaires numérique et récurrent a augmenté légèrement plus rapidement à 20%. Néanmoins, ces chiffres de croissance sont en ligne avec les chiffres de croissance plutôt décevants du premier semestre. Le chiffre d'affaires moyen par client/mois est passé de 27,9 EUR à la fin de l'année dernière à 21,7 EUR aujourd'hui. Une conséquence de l'accord de licence avec le gouvernement serbe (les PME peuvent obtenir des services supplémentaires à bas prix) et des contributions croissantes des petites PME qui paient en moyenne un montant inférieur à celui des grandes entreprises. Unifiedpost s'attend à être rentable au second semestre 2023.

Le groupe a pu convenir d'un complément de prix avec les ex-actionnaires de l'allemand Crossinx pour finaliser l'acquisition. Comme UnifiedPost manque de liquidités, 4,829 Mio EUR ont été payés, mais en actions. Le prix d'émission des actions était au cours de clôture de 3,78 EUR par action. Il est positif que les actionnaires allemands estiment également qu'il s'agit d'un prix équitable. L'inconvénient est que de nouvelles actions seront ajoutées à cette société en croissance. Et ce n'est que l'an prochain que l'entreprise ne brûlera plus de cash. 

Les actionnaires devront attendre le second semestre 2023 avant qu'Unifiedpost puisse exister sans financement supplémentaire. En effet, le groupe à croissance rapide est aux prises avec une fuite de trésorerie importante en raison de l'expansion rapide en Europe. Le pic des investissements est peut-être derrière nous. Sur les 17,9 Mio EURs de dépenses de R&D, 57,2% sont capitalisés au bilan et nous n'aimons pas trop cela. Au premier semestre, le chiffre d'affaires a progressé de 13,6%, mais on le savait déjà. L'EBITDA est resté profondément dans le rouge à 6,5 Mio EUR. Le groupe dispose de 42,7 Mio EUR de trésorerie à son bilan, mais il y a un hic. L'augmentation est due au prêt coûteux de Francisco Partners. La dette nette s'élève à 50,5 Mio EUR. Pour l'ensemble de 2022, UnifiedPost prévoit une croissance organique du chiffre d'affaires de 25%, qui comprendra de nombreux frais de licence uniques. Pour 2023, le groupe indique seulement vouloir atteindre un cash-flow positif.

Si l'évolution du chiffre d'affaires est déjà meilleure par rapport au mauvais premier trimestre, la croissance du chiffre d'affaires récurrent de la transformation numérique (+21,7%) sur le premier semestre n'atteint toujours pas l'objectif annuel de +25%. Le groupe parvient à acquérir de nouveaux clients et le passage à la plateforme Banqup (clientèle +94%) se passe plutôt bien. Le chiffre d'affaires du groupe ont augmenté de 13,6% et était sous pression suite à l'absence de droits de licence. Aux troisième et quatrième trimestres, le groupe promet de s'améliorer sur ce segment avec un pipeline rempli de transactions 'ponctuelles'. En France et en Pologne, en revanche, le déploiement de l'obligation de facture digitale est retardé. Néanmoins, UnifiedPost estime que les entreprises privées vont changer plus rapidement que nécessaire. UnifiedPost vise à atteindre le point de rentabilité pour le cash-flow dès que possible (deuxième semestre 2023). Les hausses de prix pour compenser l'inflation des salaires devraient y contribuer. L'entrée d'Achylo de Marc Coucke (11,9%) a ramené la tranquillité d'esprit et le problème de la dette est passé au second plan.