BNP Paribas a connu quelques bonnes semaines. Comme il s’agit désormais de ‘sélections dynamiques d’actions’, gérées plus activement, la grande banque française a quitté la sélection des valeurs de rendement la semaine dernière (voir investisseur.be). Le généreux dividende est d’ailleurs soumis à des prélèvements fiscaux tant en France qu’en Belgique. Nous avions d’ailleurs indiqué que les investisseurs devaient surtout viser une hausse du cours et non le dividende. Nous avions souligné l’attractivité de BNP Paribas après la faiblesse du cours en raison de la crise (politique) en France. Il convient de noter que l’action reste intéressante à l’achat sur un horizon à moyen terme. BNP cote nettement sous sa valeur comptable et à 6,2 fois le bénéfice annuel. La prévision 2024 a été confirmée fin octobre. Nous ne nous attendons donc pas à de mauvaises surprises lors de la publication des résultats annuels. BNP Paribas reste intéressante, mais si nous devions acheter une valeur de rendement aujourd’hui, notre intérêt se porterait sur d’autres valeurs de ce pilier.
L’attention peut toujours se porter sur Aedifica, qui offre un rendement dividendaire brut de 7,1 %, sur lequel une imposition de 15% est actuellement appliquée. Étant donné que chez Aedifica le ratio de distribution est fixé au minimum légal de 80 % pour une SIR et que le marché de la croissance (immobilier de santé) dans lequel la SIR est active est porteur, ce dividende est durable. Lors des derniers résultats trimestriels, les prévisions 2024 ont été légèrement revues à la hausse, après une première révision lors des résultats semestriels. La décote par rapport à la valeur intrinsèque atteint un attrayant 26,9%. Il y a quelques années, on payait encore une prime !
Les semaines passées, la tendance haussière des taux d’intérêt (à l’échelle mondiale) a exercé une pression vendeuse sur certaines valeurs de rendement. Au R.-U., le Gilt à 10 ans s’approche lentement des 5% (voir p. 10). Chez nous, l’OLO à 10 ans a atteint 3,15% ces dernières semaines, tandis qu’à 5 ans, il a franchi les 2,7%. Pour les SIR, cela signifie probablement des charges d’intérêt progressivement plus élevées. Il n’est donc pas impensable que certaines SIR enregistrent une baisse du bénéfice en 2025. Un dividende plus bas pour l’exercice 2025 est donc possible pour les SIR qui affichent déjà des ratios de distribution (‘pay-out’) élevés. Pensons e.a. à CPI, Home Invest Belgium et Cofinimmo, dont le ratio de distribution dépasse largement les 95%. En ce qui concerne ce dernier, les avis des analystes sont actuellement très partagés (voir www.investisseur.be avec ‘pour et contre : Cofinimmo’, aussi via le QR code p. 8). Cela est déjà en partie intégré dans le faible cours boursier, mais il est conseillé de se concentrer principalement sur des SIR capables de distribuer un dividende durable (plus élevé). Aedifica et Retail Estates distribuent environ 80% du bénéfice annuel réalisé, ce qui leur confère un joli amortisseur en cas de revers. Aux cours actuels, elles offrent un rendement dividendaire brut attendu de respectivement 7% et même 9%. Bien plus donc que pour des produits à taux fixe. Le taux à dix ans dans notre pays est d’environ 3,15 %. De plus, l’inflation persistante - la cause de la hausse des taux - permet également d’indexer partiellement ou totalement les loyers.